Examen des jeux gratuits: System Shock — immersive sim

Friv5Online Studios a annoncé ses plans pour un remake de l'emblématique System Shock en juin 2016. Sept ans plus tard, le résultat final est enfin tombé, après avoir surmonté de nombreux transferts et au moins une fois recommencé à zéro le développement et un changement de moteur. Depuis l'annonce, par exemple, Prey d'Arkane Studios a réussi à sortir, que beaucoup considèrent (à juste titre) comme l'héritier spirituel presque idéal de la création de Looking Glass Studios. Par conséquent, il est plus intéressant de ne même pas comprendre si le remake est bien sorti - mais s'il vaut la peine d'être joué maintenant, près de trente ans après la sortie du jeu original.

Le jeu original de 1994 a été l'un des premiers jeux gratuits de simulation immersifs (traditionnellement considéré comme le premier à être Ultima Underworld : The Stygian Abyss de 1992), et son influence peut facilement être retracée jusqu'à nos jours. Une histoire d'une intelligence artificielle furieuse qui fait les plans les plus vilains, code 451 dès la toute première porte du jeu, gestion des stocks, beaucoup de retours en arrière et de niveaux déroutants avec un nombre énorme de coups, une histoire qui se nourrit de notes et de radio communications ... Je suis sûr que vous pouvez facilement vous rappeler dans quels autres jeux gratuits tout était.

Le premier System Shock s'est bien vendu et a reçu des critiques très chaleureuses, mais le studio a fini par perdre tout l'argent dessus. Avec la deuxième partie, sortie en 1999, la même histoire s'est produite : éloges de la critique, énorme impact sur l'industrie et échec financier. Compte tenu du fait que le remake de la première partie a duré sept ans et que la troisième après l'annonce ne montre aucun signe de vie, on peut supposer que la série est maudite par quelqu'un.

Les événements du premier System Shock se déroulent dans le futur, en 2072. Un hacker anonyme tente de s'introduire dans la puissante TriOptimum Corporation, mais ses plans sont rapidement contrecarrés par la sécurité de l'entreprise, qui laisse entendre explicitement que la résistance est futile. Le héros arrive à la station spatiale Citadel, où le patron de l'entreprise, Edward Diego, lui offre un pardon en échange d'aide : le Hacker n'a qu'à pirater l'intelligence artificielle SHODAN et désactiver ses restrictions éthiques pour qu'elles n'interfèrent pas avec le "travail fructueux" de la station et de son personnel. Le pirate, bien sûr, accepte, après quoi tout vole brusquement.

Six mois plus tard, lorsque le héros est plongé dans un coma de guérison après avoir reçu sa récompense - une toute nouvelle interface neuronale - il se retrouve au milieu d'une véritable apocalypse. Le personnel de la station est soit tué, soit transformé en mutants et cyborgs fous, SHODAN est hors de contrôle et le laser minier de la Citadelle regarde pensivement vers la Terre, que l'IA enragée est sur le point de faire frire. Hacker, qui est sorti du coma, reçoit une offre du service de sécurité TriOptimum - il aide la société à traiter avec SHODAN et à sauver le monde, et ils oublient que c'est lui qui a aidé Diego à organiser la crise actuelle.

Le héros, bien sûr, accepte (cependant, quel choix a-t-il ?), et part en croisade à travers les neuf étages de la Citadelle pour arrêter SHODAN et sortir indemne de la gare.

Littéralement une répétition textuelle de ce qui était dans le jeu en 1994, seulement dans un nouvel emballage. Et ce n'est pas une blague : Friv5Online Studios n'a pas revu le game design de l'original, c'est pourquoi certains joueurs pourraient trouver le remake de System Shock terriblement archaïque.

Il convient de le rappeler : ce jeu, même s'il agit dans le genre immersive sim, est toujours l'un de ses premiers représentants. Ainsi, par exemple, il n'y a pas de variabilité dans la réalisation des tâches : vous êtes toujours obligé de faire ce que l'intrigue suggère. La structure des lieux peut transformer un joueur sur deux en claustrophobe, révéler son crétinisme géographique et également montrer clairement que le retour en arrière dans les jeux gratuits modernes n'est que des fleurs. Ce n'est pas si mal : se promener dans la Citadelle est intéressant, surtout lorsque vous tombez accidentellement sur un couloir discret dans lequel vous n'êtes jamais entré auparavant.

En général, System Shock est un mélange d'action, de jeu de tir à la première personne, d'action furtive et d'une pincée de metroidvania. Vous devrez souvent combattre les habitants déformés de la Citadelle, bien que, bien sûr, si vous connaissez l'emplacement, personne ne vous empêchera de contourner les ennemis de manière détournée. Attirez-les vers des mines soigneusement placées. Surveillez-les au coin de la rue avec une rapière laser à la main. Ou obtenez une mitrailleuse chargée de cartouches incendiaires et organisez le Vietnam pour les ennemis. Ou... eh bien, vous voyez l'idée.

Parallèlement à l'exploration des lieux, le jeu propose de collecter des journaux audio et des notes (beaucoup d'entre eux sont essentiels à l'intrigue, et vous ne devez pas les ignorer), recherchez diverses améliorations pour l'équipement de Hacker et ses armes (c'est dans System Choc au lieu de pomper), et résolvez également des énigmes simples.

Il existe également des épisodes dans le cyberespace, qui sont conçus comme un jeu de tir coloré dans lequel vous devez parcourir des lieux afin d'ouvrir l'accès à différentes parties de la station. Dans le cyberespace, le héros a un pompage séparé et des compétences séparées, et les courses elles-mêmes sont assez courtes. Cependant, ils vous permettent de vous détendre un peu après vous être faufilé tranquillement dans la station pendant cinq minutes, afin de ne pas tomber accidentellement sur un autre groupe de robots de sécurité.

Le monde de System Shock peut être qualifié de "couloir ouvert": vous n'êtes pratiquement pas retenu, ce qui vous permet d'explorer la "Citadelle" à votre rythme, mais ils ne vous laisseront accéder à des endroits importants de l'histoire qu'après certains conditions sont remplies. Et avec ces conditions, tout est assez intéressant.

Certaines portes vous demandent simplement de trouver le mot de passe. Quelque part il vous sera demandé de vous débarrasser de la présence de SHODAN sur un seul pont. D'autres endroits nécessiteront de passer un segment dans le cyberespace. Et parfois, tout est beaucoup plus complexe. Ici, vous en avez quelques-uns - il semble! - écritures de journal indépendantes. Grâce à eux, on peut comprendre que l'équipage tentait de "tirer" des éco-dômes locaux depuis la station, où SHODAN cultive un virus incroyablement dangereux. L'une des sections a été abandonnée avec succès, il en reste trois : il faut, d'une part, la trouver et, d'autre part, la traverser. De plus, l'une des sections suggère que vous ayez entre les mains une protection contre les menaces biologiques. Vous ne l'avez pas trouvé ? Cela vaut peut-être la peine de bien explorer les zones précédentes….

Et c'est l'approche de System Shock pour presque tout. Avez-vous besoin d'explosifs pour faire sauter les antennes d'émission de la station ? Bonne chance pour vous rappeler où vous avez vu cet explosif pour la dernière fois. Vous êtes arrivé au terminal où vous devez entrer un code spécial à six chiffres ? Eh bien, j'espère que vous avez soigneusement étudié les messages vocaux des membres d'équipage décédés et que vous savez où chercher les bons personnages. Oui, je ne plaisantais pas du tout quand j'ai dit que les notes et les journaux sont essentiels à la réussite.

Il n'y a pas de journal des tâches dans le jeu, il existe également un système de marqueurs ( comme il s'est avéré après la rédaction de la critique - il y en a, mais uniquement en difficulté "facile" dans la catégorie "Tâche" - ndlr. ). Si vous avez besoin de quelque chose, prenez-le et cherchez-le vous-même. Vétérans du jeu, bien sûr, tout cela semblera enfantin, mais pour les personnes habituées à la commodité des jeux gratuits modernes, où même Skyrim dispose d'une navigation par satellite, cela peut ne pas être amusant.

C'est peut-être une des raisons pour lesquelles je doute fortement que le remake intéresse un large public. Bien sûr, avec l'image mise à jour, le jeu a fière allure et l'excuse "oui, les graphismes sont terribles là-bas!" ne fonctionne plus, mais la conception de jeux gratuits à l'ancienne peut décourager beaucoup de gens.

Et cela ne s'applique pas seulement au journal avec des tâches: la carte dans System Shock ne gêne que par endroits, le système d'ascenseur provoque une franche irritation et la nécessité de faire des allers-retours dans des couloirs dix fois dégagés devient à un moment donné très ennuyeux . Les auteurs ont décidé de ne pas lisser les angles de leur création, et les impressions en sont doubles. C'est génial, bien sûr, que le jeu devant nous apparaisse le même qu'en 1994 (juste avec une image mise à jour), mais après le même Prey, à certains endroits, il semble que vous soyez artificiellement limité partout et en tout.

Friv5Online est définitivement à féliciter pour la refonte technique. Le remake tourne sous Unreal Engine 4 et propose une image moderne, très agréable, volontairement "pixelisée". Superbe : une combinaison de rétro et de moderne. En même temps, du point de vue des graphismes, bien sûr, il est difficile d'appeler le remake exceptionnel. Oui, c'est beau, oui, c'est atmosphérique, mais il y a encore plus de mérite pour les artistes que pour le moteur lui-même.

En même temps, les performances du System Shock Remake ne sont pas mauvaises : la plupart du temps en jouant à 1440p sur des réglages "ultra", j'ai vu environ 100 images par seconde au compteur. Pendant tout le jeu, je suis tombé sur exactement une pièce où le FPS, pour une raison inconnue, est tombé à 6 et a obstinément refusé de monter plus haut. Heureusement, ce n'est qu'une petite pièce où vous n'avez besoin d'aller qu'une seule fois dans tout le jeu - mais les sédiments, comme on dit, restent.

La conception sonore est de premier ordre : les monstres peuvent être entendus de loin et vous êtes toujours tendu quand ils apparaissent, la musique qui joue en arrière-plan vous met constamment dans la bonne humeur, et la voix de SHODAN, qui échoue constamment, vous donne la chair de poule. Le sentiment que vous êtes dans les griffes de la folle AI Friv5Online a été merveilleusement transmis.

Et en général, le travail avec les voix des personnages s'est avéré très réussi: les monologues enregistrés, bien que pas très longs, se sont tout de même révélés très émouvants et assez "vivants".

Mais l'interface est difficile. D'une part, il a également été «modernisé», rendu un peu plus pratique. Mais pas jusqu'au bout. Vous ne pouvez pas séparer les éléments par quantité, vous devez tout mélanger manuellement (il n'y a même pas de banal bouton "organiser" dans votre inventaire), et les boutons du clavier et de la souris donnent parfois des résultats complètement différents. Un bonus à cela est le manque de liaison d'un certain nombre d'actions à toutes les touches (la fonction "supprimer / obtenir des armes", par exemple, ou les gadgets du héros), ainsi qu'une police très petite et non évolutive. En russe, soit dit en passant, il est complètement illisible lorsqu'il s'agit de petits textes.

Eh bien, pour une collation, une plaisanterie divertissante : si vous avez changé la langue, la résolution, les raccourcis clavier ... bref, tous les paramètres, alors lorsque vous redémarrez le jeu, ils seront réinitialisés à ceux par défaut. J'espère que le premier patch fera quelque chose à ce sujet, sinon ce sera une véritable parodie.

Si vous attendiez un remake presque textuel du System Shock original, vous serez certainement satisfait de la nouveauté. Mais si vous vouliez que Friv5Online fasse quelque chose dans l'esprit des remakes de Resident Evil de Capcom, alors la nouvelle ne vous sera pas si agréable.

De plus, le studio pourrait définitivement changer certains moments, et personne ne leur reprocherait d'empiéter sur le sacré. Par exemple, pour retravailler les combats avec le cyborg Diego, qui sont plus ennuyeux que stimulants : on prend sa rapière laser, on se colle un pansement berserk et d'accélération de réaction sur soi, et on laisse le pauvre aller manger de la viande hachée sans problème. Oui, et quelques coupes supplémentaires aux niveaux pourraient également être ajoutées : faire glisser du niveau ingénierie au niveau réacteur, puis revenir en arrière est incroyablement long, fastidieux et ennuyeux.

Jouer, cependant, est toujours intéressant. Les labyrinthes de la Citadelle sont pleins de dangers; les monstres, bien qu'ils ne disposent pas de l'intelligence artificielle la plus avancée, sont capables de défier même un héros armé jusqu'aux dents; et dans un coin isolé, vous pouvez trouver un autre habitant malchanceux de la station, qui a fait un raid pour quelque chose de très nécessaire, mais n'a jamais atteint le but.

Les fans du genre se sentiront certainement comme chez eux, surtout si leur parcours de jeu vidéo a commencé dans les années 90.

Le remake de System Shock mérite définitivement l'attention, ne serait-ce que pour comprendre à quoi ressemblaient les jeux gratuits de simulation immersifs il y a trente ans. Ce projet vous permet d'évaluer l'un des jeux gratuits les plus importants du genre sans souffrance inutile - mais combien de temps vous durerez est une autre question.


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